On trouve tout su Internet : des escrocs patentés, des influenceurs douteux et surtout des nuées de pigeons qui tombent dans les filets des individus précédemment nommés. L'idée de départ du film de Kiyoshi Kurosawa, cinéaste fort inégal s'il en est, paraît séduisante : nous montrer le quotidien d'un revendeur en ligne, un petit malin sans scrupules ni morale. A défaut d'être un type sympathique, son petit business est décrit avec un certain réalisme, dans la première partie de Cloud. Mais la deuxième nous présente les sévices après-vente et là, les ennuis commencent, pour son protagoniste principal, s'entend, mais aussi l'ennui pur et simple pour le spectateur qui voit se multiplier les fusillades ad nauseam. On pourrait se croire dans un thriller coréen, avec une pointe d'humour incluse, mais ce n'est pas de ce niveau, loin de là, pour son suspense frelaté et, surtout, ses personnages à la psychologie sommaire, eu égard à leurs possibles motivations, quant à leurs actes (l'assistant, la petite amie). Qu'a voulu montrer Kurosawa ? Que la Toile est une jungle peuplée d'anonymes haineux et que la distinction, par certains, entre virtuel et réel, tend à s'estomper, la violence physique venant prendre la suite logique de celle qui était verbale. 2 heures et des poussières pour une leçon de conduite qui, de toute manière, privilégie outrageusement la forme au fond, c'est un tantinet long et fastidieux.