Crasse
6.5
Crasse

Film de Luna Carmoon (2023)

Crasse (2025) : Luna Carmoon signe-t-elle le film le plus perturbant de l’année ?

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Elle entre en silence… dans son royaume de crasse. Ce film. Cette chose. Dont l’intrigue — se dérobe.


Maria, sept ans. Tisse un amour grouillant. D’objets piégés dans la boue… et la folie.


La tension — se glisse — entre les jouets entassés… et les morceaux de vie.


Le ton ? Déréglé. Suspendu. Déjà.


Luna Carmoon… réalisateur — ou autrice de séisme ? Figure inédite du traumatisme domestique. Elle recouvre son drame, ce suspense… ces rebondissements… d’un voile sensoriel éruptif. Ce film clame. Haut. Et fort. L’osmose entre amour — et horreur.


Le public attendait — quoi ? Un drame social à la Andrea Arnold ? Une tranche de Fish Tank ée au vitriol ?


Ils reçoivent — une came étrange. Une entaille dans le genre. Hoard n’épouse pas le genre, il le perfore.


Et d’un coup… The Cement Garden surgit. Ian McEwan plane au-dessus du tas. L’innovation tangue, le cliché menace. Et pourtant, on continue. L’expérience devient… vertige.


Le scénario — cette chose qui respire par à-coups — se bâtit en deux temps.


Temps un : quarante-cinq minutes. Plongée sensorielle. Le nid maternel. Étrange. Doux. Moisi.


Plans serrés. Sons collants. Lumière tachée.


Temps deux : Michael. Étranger, prédateur, souvenir vivant. Il pénètre la cellule adoptive. Il rouvre les plaies.


Le rythme ? Heurté. Sinusoïdal. On vacille. Entre incantation muette et explosion nerveuse.


Originalité ? Oui. Et pourtant. Quelque chose — trop propre — se glisse dans la sortie.


La mise en scène… gluante. Nanu Segal enferme ses corps dans des cadres trop petits, trop près. La lumière est un poison orange. La poussière devient personnage.


L’éclairage… raconte. Il serre, étouffe, puis caresse. Chaque ombre a son rôle. Chaque tache, une mémoire.


Les acteurs… creusent la pellicule. Hayley Squires, mère sublime et infecte. Saura Lightfoot-Leon, adolescent chat, nerveux, brûlé. Joseph Quinn, Michael… dérangeant, dérangé.


Le jeu… ce n’est pas jouer. C’est se livrer. Corps tremblants, regards captifs. Silences pleins de cris. Morsures — qui disent tout.


Et la musique ? Rachel Durance signe un monde. La bande originale devient insecte. Grattements, chuchotements, craquements. Rien n’est propre. Rien n’est neutre.


Chaque son — vibre. Ravive. Manipule.


Et les émotions ? Hoard frappe. Par en-dessous. Il ne hurle pas. Il ronge. Une gifle douce-amère. Un puzzle sans mode d’emploi.


Le message ? Peut-être qu’il n’y en a pas. Ou alors — trop.


Un cri sans forme. Une autopsie sans scalpel. On cherche. On trébuche.


Et en fin de compte ?


C’est une architecture fêlée. Fascinant. Dérangeant. Incomplet. C’est aussi sa force.


Note : quinze sur vingt.


Public visé : les radicaux du sensible. Les amants du discontinu. Ceux qui cherchent la peau sous l’image.


Pourquoi ça fonctionne — ou pas ?


Parce que Carmoon n’a pas peur. Elle arrache le film de la norme. Elle le rend poisseux. Sensuel. Malade. Mais vivant.


Parce qu’elle ose — jusqu’au bout. Ou presque.


Et c’est là… que la dernière secousse — manque un peu.


Mais l’écho, lui, reste.

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il y a 4 jours

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Le-Général

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