Tout le monde connait bien sûr Sherlock Holmes, le plus grand détective du monde. Les amateurs connaissent déjà son frère Mycroft, moins malin et plus conservateur. Voici maintenant sa sœur cadette, Enola ! Elevée par une mère indépendante, loin de ses frères, la petite vit une existence paisible. Jusqu'à la disparition de sa maman le jour de ses 16 ans. L'adolescente va alors se mettre en quête de retrouver sa mère, et va découvrir le monde...
Pondre une variante féminine du personnage, qui plus est située à une époque où la condition de la femme est encore très rétrograde, et où le mouvement des suffragettes commence à s'annoncer, pourquoi pas. Encore faut-il le faire avec talent, et c'est malheureusement trop juste ici. Le gros problème du film est son récit très artificiel, qui mélange deux intrigues. La quête de la mère, sur fond de féminisme très grossier (gentils libéraux rebelles et indépendant, contre conservateurs arcboutés sur les vieux principes) n'avance pas vraiment, et net sert finalement que l'élément déclencheur au film. Et la protection d'un jeune lord sur fond de complot arrive comme un cheveux sur la soupe, et ne propose pas d'antagoniste digne de ce nom.
A l'arrivée, le film se laisse suivre avec une réalisation professionnelle et une reconstitution correcte (à l'exception des plans CGI très moches), mais on a l'impression qu'il ne raconte pas vraiment d'histoire. Heureusement, Millie Bobby Brown s'avère plutôt pétillante dans le rôle principal (à part peut-être ses ruptures incessantes du 4ème mur qui fatiguent à la longue), et plus intéressante à suivre qu'une Helena Bonham Carter quasi absente, ou qu'un Henry Cavill qui campe un Sherlock Holmes plus fade que flegmatique.