Mission: Interminable

Très bon film d'action pour quiconque travaille au ministère de la Défense ou des Armées.

Apparemment, dans l'équipe scénaristique, personne ne s'est dit que rendre un film incompréhensible et interminable n'allait pas en faire un bijou de drame digne de conclure une saga divertissante et globalement très solide.

Enjeux : sauver le monde.

Missions : complexes à souhait. Tellement qu'on ne peut plus faire preuve de la moindre empathie puisque de toute façon, rien n'est à la portée du spectateur lambda.

Cascades : OK. Pas mémorables (sauf peut-être dans la dernière demi-heure) et encore une fois, trop excessives pour nous faire frissonner. On préférera toujours une bonne vieille scène de lasers thermiques à éviter plutôt qu'une improbable scène où il serait question de marcher sur la Lune sans toucher le sol [Ethan Hunt : "The Moon is lava!"] et sans combinaison spatiale (ça n'arrive pas, là, mais on est dans le même esprit).

Héros : un Ethan Hunt vaguement plus maltraité que dans les précédents opus, mais pas comme il faut pour qu'on se sente concerné.

Ennemi : une intelligence artificielle qui se prend pour Dieu et qui veut détruire le monde pour régner sur... Bah, rien, du coup, mais vous comprenez, comme elle se prend pour Dieu, elle sera contente quand même.

Durée du film : absolument interminable.

Je recommande pas du tout. Mais alors, pas du tout-du tout.

A chaque étape du film, on voit tout ce qui traîne en longueur, toutes les répliques qu'il aurait fallu rayer au feutre rouge fluo, toutes les cordes sur lesquelles on a appuyé pour faire vibrer la fibre nostalgique.

A aucun moment, Tom Cruise et sa bande ne nous embarquent.

Pire encore, les seconds rôles sont tous bâclés pour mettre en avant un Tom Cruise qui devient un surhomme infatigable et absolument sur tous les fronts à tel point que ça en devient presque risible (en témoignent les scènes de course qui surviennent à des moments improbables).

Le personnage de Grace campé par Haley Atwell était un très bon comic relief dans le précédent opus. Elle apportait quelque chose de léger sans nous sortir complètement de l'action. Ici, elle n'est rien de plus qu'un faire-valoir aux yeux en cœur et souriant niaisement et n'a aucun espace (alors qu'il devrait y en avoir, en quasiment 3 heures de film !) pour développer quelque chose d'intéressant.

Mais s'il existait une Palme des pires dialogues écrits pour et délivrés par un.e acteur.ice, elle reviendrait sans hésiter à Pom Klementieff.

On n'a jamais vu ça. Son rôle consiste à appuyer tout ce qui est déjà dit, mais en 3 mots (max) de français du genre : "Ou sinon... on meurt" / "Je sais que tuer" / "Je le veux mort". J'en e et des moins bonnes.

C'est littéralement mission impossible de ne pas rire ou souffler tout l'air de son corps à chacune de ses interventions. Et puis, on l'a appelée Paris, pour bien comprendre qu'elle est française parce qu'on est subtils, ici.

Là encore, c'était tolérable dans "Dead Reckoning" parce que le film se tenait davantage, mais dans ce cas, non. C'est juste ridicule au possible.

Ah, et n'attendez pas une fin en apothéose, elle n'arrivera pas.

Rendez-nous les "Mission: Impossible" plus terre à terre et gardez votre charabia technique qui ne marche que pour les scènes inables de désamorçage de bombe.

2 heures 51 de déception qui ne valaient pas mon déplacement à cette avant-première et qui ne valent certainement pas un visionnage en streaming à l'avenir.