Predator: Killer of Killers
6.5
Predator: Killer of Killers

Long-métrage d'animation de Joshua Wassung (2025)

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Safaris de Yautjas à travers les âges

Si besoin en était, "Predator: Killer of Killers" confirme bel et bien que la Terre est le spot touristique préféré de nos amis Yautjas venus à travers les siècles pour s'y frotter les mandibules contre certains humains tout en accomplissant les rites guerriers de leur espèce. Alors que la première incursion de Dan Trachtenberg au sein de cet univers ("Prey"), avait mise en lumière la confrontation de l'un d'entre eux face à une Amérindienne en 1719, "Predator: Killer of Killers" va lui nous raconter trois autres safaris Yautjas à l'ère des Vikings, celle du Japon féodal et celle de la Seconde Guerre Mondiale, avec, en bonus, un quatrième segment fil rouge, bien pensé, qui va enfin permettre d'élargir quelque peu la mythologie de ce peuple extraterrestre restée trop souvent à son stade d'improbable intrus au milieu de combats terriens.


À vrai dire, la première chose qui vient en tête en découvrant ce long-métrage d'animation est que Trachtenberg doit sacrément être confiant en son nouveau futur film live action autour de la bête à dreads ("Predator: Badlands", sortie le 5 novembre 2025 en salles) pour ainsi griller trois cartouches de contextes temporels rêvés en termes de Yautja catapulté face à l'Homme.

Certes, des fanfilms & co étaient déjà és par là pour rassasier nos envies de plus de défouloirs de Predator à travers l'Histoire mais ce que l'on prenait ici -peut-être trop vite- pour un simple interlude animé chargé d'apaiser l'attente des spectateurs vient en réalité se placer en réelle suite de "Prey" (on vous laissera le soin de découvrir comment) et nous fait visiter une sacrée triplette de rencontres avec cette race que l'on aurait peut-être aussi espérée développer sur un format plus long.


Mais, ne boudons pas notre plaisir autour de ce retour généreux et régressif de la créature qui lui permet, via diverses nouvelles variations de son espèce, de livrer des affrontements aux aptitudes trouvant une belle réponse à ces interactions issues du é.

Ainsi, là où un Yautja massif va venir s'acharner avec brutalité sur un groupe de Vikings en pleine quête de vengeance sanguinaire viendra répondre de manière idoine un deuxième en mode plus furtif et rusé (mais pas moins violent) au milieu d'un face-à-face désespéré entre un frère renié devenu ninja et son jumeau samouraï, tandis qu'un troisième va lui aussi se glisser de façon maligne et inédite en pleine Seconde Guerre Mondiale pour s'opposer à un aspirant pilote.

Grâce à des mécaniques et archétypes primaires de films d'actions historiques ayant fait leurs preuves, "Predator: Killer of Killers" va vite pouvoir poser un contexte efficace qu'il va évidemment s'am à dynamiter à chaque fois par les apparitions des Yautjas pour un déchaînement de violence sauvage et de stratégies/unions humaines, seules solutions capables de déverser le sang alien.

Si ces trois rendez-vous guerriers donnent tout le spectacle bourrin que l'on pouvait en attendre, c'est bien entendu l'arc final qui se révèle le plus intéressant sur le fond, en ouvrant une nouvelle porte sur cet univers de chasse dont le point final ne peut décemment être décidé que par les Predators, en amplifiant de façon judicieuse les caractéristiques de ses combattants installées tout au long des récits pour les pousser à se transcender dans une adversité de plus grande ampleur et, comme on l'a dit, en plaçant ce film d'animation comme un pivot à l'avenir proche de la saga.


Question animation, "Predator: Killer of Killers" s'inscrit dans la lignée de la récente minisérie "Arcane" et certaines grosses productions américaines, par le choix d'une mise en mouvement saccadée de ses protagonistes, donnant parfois le sentiment de les voir trop figés à l'intérieur des cadres, mais ceci est heureusement ici contrebalancé par une réalisation percutante qui parvient à y insuffler une réelle énergie rarement prise en défaut dans les phases d'action et même pourvoyeuse de sacrés moments de cinéma comme, par exemple, cet assaut d'un camp ennemi viking en plan-séquence, ce tête-à-tête tout en furtivité sur des toits japonais ou un ballet aérien forcément jouissif par son approche originale d'une rencontre du troisième Yautja.


Eh bien... Alors qu'on l'attendait comme une petite friandise avant les choses sérieuses en "Badlands", "Predator: Killer of Killers" s'impose comme une des meilleures suites de la franchise que l'on ait vu jusqu'ici. Avec Dan Trachtenberg à leur tête, on peut dire que les Yautjas sont entre de bonnes mains.

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RedArrow

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