Vacances forcées (2025) : une comédie française qui traite du vivre ensemble sur un ton doux-amer

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Un éditeur, une influenceuse, deux familles. Et une villa. Voilà le nœud. Pas dramatique, non, géographique. Gens forcés de cohabiter, sans le vouloir. Sans se parler. Enfin… si, mais mal. Des voix qui cognent contre les murs du luxe, contre la pierre sèche, contre l’ombre des parasols. Ça fait du bruit. Le silence n’a pas été convié, lui non plus.


D’un côté : cornichons bio, citations de Kundera, gamins pâles nourris aux métaphores. De l’autre : barbecue, pastis, verlan, amour franc et un chien qui pue. Au centre : un éditeur coincé qui croit encore qu’un roman peut sauver le monde. À ses côtés : une créature digitale, silicone ou sincère, on sait pas trop. Elle veut écrire un livre. Lui veut publier une vérité. Les deux vont rater.


La comédie s’installe sur les clichés comme sur des transats. Elle s’amuse. Elle grimace. Parfois elle bronze, parfois elle pèle. Ce n’est pas une farce, non. C’est un constat. Quand on force les vacances, on force les gens. Et quand on force les gens, ils deviennent vrais. Ou ils explosent.


Les dialogues, écrits comme des crêpes : plats au départ, mais ça brûle vite si on ne surveille pas la poêle. Ça crépite entre les mots. L’écriture caresse, puis écorche. Il y a cette scène, là — la cuisine, le petit-déj’, les cafés renversés — où l'on comprend que tout ce qui les sépare ne tient qu’à une tartine mal beurrée.


Et puis, il y a les enfants. Qu’on oublie trop souvent. Ici, ce sont eux qui regardent les adultes jouer à se haïr. Ils ne disent rien, ou presque. Mais leurs silences hurlent. Dans leurs yeux : les vacances que leurs parents ne vivront jamais.


La caméra, quant à elle, reste polie. Elle cadre large, elle panote lentement, comme si elle demandait la permission avant chaque plan. C’est élégant, parfois trop. On aurait aimé qu’elle déraille, qu’elle glisse, qu’elle se mouille. Mais non. Elle reste propre. Comme la maison.


Et la maison, justement. Une métaphore. Oui, bien sûr. Maison de rêve, maison des tensions, maison des autres. Lieu commun, au double sens du terme. Le scénario en fait le théâtre des mesquineries ordinaires. Rideaux tirés, secrets jetés dans la piscine. Pas de suspense, mais du vrai.


L’humour est là. Jamais frontal. Il tourne autour, il observe. Il pique, doucement. Il ne fait pas rire aux éclats, mais sourire en coin. Il n’est pas là pour distraire. Il est là pour dire : “Regarde ce que tu es devenu.” Et parfois, on se reconnaît. Et parfois, on a honte.


Le final ? Une chute sans chute. Un épilogue qui ne tranche rien. Pas de réconciliation. Pas d’éclat. Juste un aveu. Que peut-être… ils repartiront moins bêtes. Ou pas.


Vacances forcées, c’est un film qui n’invente rien, mais qui nomme. Qui caresse le cliché pour mieux révéler ce qu’il dissimule. Une comédie douce-amère, comme un rosé trop frais qu’on boit trop vite. Et puis, une fois le verre vide : le goût reste. Léger. Persistant.

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il y a 4 jours

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Le-Général

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