Avalons la chute
Pas dingue mais suffisamment pour que je souhaite terminer l'arc principal malgré des quêtes secondaires bloquées.Des bugs importants ont été corrigés, et la trame principale est désormais...
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le 1 juin 2025
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Tainted Grail est la preuve que pour réaliser un RPG occidental immersif il n’est nul besoin d’avoir le budget de Bethesda ou de CD Project. Certains studios de taille plus modeste parviennent à créer des œuvres relativement captivantes pour un coup de production plus raisonnable tant que ces derniers sont capables de répartir le budget sur les pans les plus important du jeu.
(Sandfall Interactive nous l’a d’ailleurs parfaitement démontré)
L’écriture et la direction artistique sont deux aspects fondamentaux du genre à mes yeux (sans cela il n’y a aucune immersion possible) et l'on ressent que c’est le cas également pour les Polonais de chez Awaken Realms Digital. L’amour du WRPG transparait dans cette œuvre et pour cause, Tainted Grail n’est autre que l’adaptation vidéoludique du studio, de leur propre jeu de plateau du même nom. Une revisite “dark fantasy” des légendes Arthuriennes écrite par "Krzysztof Piskorski" (auteur Polonais de fantasy), qui prend ici la forme d’un TES-like influencé par l'ensemble du spectre "RPG occidental".
Graphiquement le titre est bien loin de la mirobolance de ses modèles, on ne va pas se mentir. En grande partie dû à un budget restreint et à l’utilisation du moteur Unity qui commence à démontrer ses limites à une époque où l’Unreal Engine 5 est partout. Il est même devenu plus simple pour une petite équipe (voir un développeur seul) d’utiliser le moteur d’Epic Games, et ce, pour un résultat bien plus tape à l’œil. Néanmoins le développement du jeu a été initié il y’a plus de 4 ans maintenant et à cette époque Unity était encore une solution plutôt raisonnable pour les studios les plus modestes. Finalement il faut retenir que le jeu manque cruellement de détails et que les effets de lumières ne sont pas au top de ce qui se fait aujourd’hui. Malgré tout il arrive à se sublimer de temps à autre avec de beaux panoramas.
En terme général c’est surtout l’agencement des décors un peu daté et les assets un peu cheapos qui nous rappellent en permanence que l’on est dans un jeu vidéo. Cependant c’est surtout au niveau de la technique pure que ça pèche le plus : bugs graphiques, clippings, softlocks seront de la partie et la physique n’est pas dingo. Malgré tout je trouve que le jeu dégage un certain charme à l’ancienne qui n’est pas un mal comparé à certains RPG modernes un peu fade.
On retrouve également ce côté rétro dans l’ensemble du world design. Chose un peu inévitable lorsque ton inspiration principale est un “The Elder Scrolls”. Inspiration concernant les PNJ, les dialogues, l’obtention et le déroulé des quêtes, l'ensemble des objets lootables ainsi que les ressources qui permettent de crafter de l’équipement à postériori (armes, armures, potions, nourriture, etc). Bref, tout transpire l’hommage aux vieux RPG de Bethesda. Fort heureusement les dialogues sont bien mieux écrits et bien plus originaux que dans Oblivion par exemple (dont je viens tout juste de terminer le Remaster). C’est à mes yeux l’un des principaux points forts de ce jeu.
En plus de te donner des quêtes la plupart des PNJ te donnent également constamment des éléments de lore et scénaristiques, ce qui rend le monde particulièrement immersif (c’est le cas aussi du moindre livre ou note manuscrite que l’on peut dénicher à travers le monde). Qui plus est, les choix de dialogues peuvent parfois avoir leur importance et il est bon de réfléchir avant de choisir sa réponse sans quoi les conséquences à court ou à long terme pourront être fâcheuses. Sans non plus atteindre la qualité d’écriture des tous meilleurs on sent qu’un soin particulier a été apporté par le studio sur la narration et les manques sont toujours compensés par l’originalité (petit hommage au “dialogue” que j’ai dû avoir avec un PNJ muet).
Cependant sur plusieurs points le jeu peine à égaler son modèle, comme c’est le cas concernant les routines insufflées aux PNJ, qui ici consistent essentiellement à [dormir, se lever, faire une ronde toute la journée et retourner se coucher] (cela dit ça ne diffère pas tellement du "Radiant AI" d’Oblivion). Certains détails comme le poids des objets manque également de réalisme et sont sois bien trop légers, sois bien trop lourds. Cependant sur d’autres points le jeu se permet d’améliorer la formule : bien que la plupart des quêtes sont indiquées par un marqueur sur la carte certaines autres n’en afficheront pas (ce qui te laisse le champ libre pour investiguer ci et là).
La direction artistique est l'autre point fort du titre. Tel un The Witcher, l’ambiance ici est très sombre et mélancolique. Le bestiaire ressemble d’ailleurs beaucoup à celui des jeux CD Project. Mais le studio a surtout eu l'excellente idée de s’inspirer des thèmes musicaux de ces derniers, puisque la BO de Tainted Grail est étonnement bonne pour un double A. Cette dernière me fait penser à un mélange des thèmes de The Witcher 3 et de Skyrim mais qui auraient un peu moins de budget de création, on ne va pas se le cacher. Le résultat est pourtant parfaitement satisfaisant bien que certaines mélodies d’ambiance restent plutôt génériques, certains thèmes qui habillent les combats ou le déroulé des quêtes principales sont en revanche bien plus épiques. Le doublage en VO est également suffisamment propre pour le souligner.
Malgré ces qualités évidentes j’ai malgré tout trouvé certains visuels bien trop datés et génériques (comme le charadesign d’Arthur Pendragon qui transpire l’Héroic Fantasy has been des années 90).
De toute façon Alexandre Astier a égratigné l'attrait que je pouvais avoir envers ce mythe Arthurien et ses personnages iconiques. Il m’est désormais devenu très compliqué de discuter avec un PNJ un peu badass qui s’appelle "Caradoc" et de réussir à le prendre au sérieux. Mais c’est un problème purement Franco-français pour le coup, je suppose que ces personnages restent des parangons de force et de bravoure dans l’imaginaire de nos voisins Européens.
Enfin pour ce qui du gameplay c’est encore une fois les TES qui en sont la principale inspiration puisqu'à leur instar les combats ont les qualités et les tares des RPG à la première personne : Un peu mous, très décousus mais pas inintéressants pour autant. Les animations ne sont pas dégueux bien que l’IA ne soit pas des plus malines et les ennemis qui sont capables d’esquiver te donnent parfois du fil à retordre. De plus la variété d’armes et de sorts (certains vraiment coolos) rendent la construction de build relativement attrayante. Il y’a aussi tout un tas de compétences à développer même s’il s’agit pour l’essentiel (tel un Diablo) de pourcentages à ajouter sur telle ou telle caractéristiques. Pour résumer, niveau gameplay on est sûr de l’action RPG à l’ancienne plutôt basique. On regrettera par contre un certain manque de difficulté en mode normal.
Soyons clair Tainted Grail: The Fall of Avalon ressemble aux jeux cités toutes proportions gardées. Je ne le conseillerai pas, par exemple, aux occasionnels du RPG n'ayant joué qu'à TW3 après avoir vu la série sur Netflix ou à BG3 après que l'un de ses mates discord le lui ait conseillé lors de l'une de leurs trop nombreuses games de CS:GO. Les budgets mis en œuvre ne sont pas les mêmes et le résultat peut paraitre un peu austère, cela dit, pour les aficionados du WRPG le titre est la bonne surprise de 2025 et un très bon double A réalisé par des gens qui aiment profondément le genre (d'autant plus à une époque ou le modernisation de ce dernier a tendance à vider les jeux de leur saveur d'antan).
Pour toutes ces raisons et en espérant que le studio peaufinera un peu plus le côté technique via les prochains patchs à venir, je lui met un bon :
(bon, j'arrondis en dessous mais je lui met un <3 pour compenser !)
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Je tacherais de redevenir sociable en 2026. (mes JV 2025)
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il y a 3 jours
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le 1 juin 2025
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"Les vrais fascistes, ne seraient-ce pas les antifascistes finalement ?" Vous avez 4 heures ! Bref, j'ai tellement fait claquer ce fouet sur des gens peu recommandables que j'en ai des acouphènes...
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