Querer m’a profondément touché. J’y suis allé un peu par curiosité, sans trop savoir à quoi m’attendre, et je me suis retrouvé happé par cette série à la fois sobre, tendue et d’une grande justesse. C’est rare de voir un récit aborder avec autant de finesse ce qui se joue dans l’intimité d’un couple, surtout quand il est question de violence conjugale sans coups, sans cris — juste une emprise, un déséquilibre, des années d’invisibilité.
Les performances des acteurs sont exceptionnelles, notamment Nagore Aranburu dans le rôle de Miren, qui incarne avec justesse la complexité d'une femme brisée mais déterminée. Pedro Casablanc, en mari accusé, offre une prestation tout en nuances, rendant le personnage à la fois charismatique et inquiétant
La série réussit à montrer l’indicible sans jamais tomber dans le démonstratif. Tout e par les regards, les silences, les réactions des proches. On est dans le non-dit permanent, et c’est ce qui la rend aussi percutante. Le jeu des acteur·ices est remarquable — en particulier Nagore Aranburu, bouleversante dans sa retenue.
J’ai trouvé les quatre épisodes très cohérents, chacun creusant un angle différent de la situation. Seule réserve sur le dernier épisode, Perdre, qui m’a paru un peu moins fort que les précédents, peut-être parce qu’il s’éloigne de la tension initiale pour entrer dans un après plus diffus, moins tendu, mais nécessaire.
Une œuvre importante, délicate et percutante.
8/10